Pendant longtemps, sage-femme et doula ont été mises en concurrence. Des boucliers se sont levés, certains.es se sont sentis.es menacés.ées, d’autres non reconnus.es. Pourtant, quand on regarde de plus près le travail de chacun.e, on se rend vite compte que cette attitude est dépassée. Et si ces deux métiers se complétaient parfaitement ? On voit ça ensemble, c’est parti !
La sage-femme, la référente médicale de la grossesse
Quand on pense au domaine de la périnatalité, la sage-femme est souvent une des premières professions qui nous vient à l’esprit. Et pour cause : elle tient une place centrale dans le suivi de la grossesse et le post-partum.
Ses missions
La sage-femme est une profession médicale réglementée. Le.a professionnel.le accompagne ses patientes dans le cadre de leur grossesse, depuis le début de grossesse jusqu’à après l’accouchement.
Le suivi de grossesse
La sage-femme intervient à différents niveaux durant une grossesse.
Elle peut faire le suivi de grossesse (contrôles, prescription des prises de sang) et animer les séances de préparation à la naissance. Elle apporte également une écoute et un soutien psychologique, physique et émotionnelle aux futures mamans.
Le rôle de la sage-femme à l’accouchement
Lors de l’accouchement, la sage-femme se charge la majeure partie du temps de l’accouchement dans son intégralité. Si complications il y a, elle peut se tourner vers le gynécologue-obstétricien [en structure] ou demander la prise en charge de sa patiente dans le cadre d’un accouchement à domicile si transfert.
Lae sage femme peut proposer un accompagnement global avec une naissance possible à domicile ou en plateau technique suivant les territoires.
Enfin, la sage-femme libérale se charge d’effectuer le suivi médical des mamans et bébés après leur retour au domicile, grâce au dispositif PRADO notamment.
Les contrôles de routine
La sage-femme est également une référence pour le suivi gynécologique s’il n’y a pas de complications spécifiques.
Iel peut prescrire le mode de contraception, poser un stérilet, accompagner la ménopause, faire les contrôles de suivi et de la prévention (cancer du sein notamment).
Ses études
Pour pratiquer en tant que sage-femme, il faut donc disposer du diplôme adéquat : le diplôme d’état de sage-femme (DESF). Il s’obtient en 5 ans. Un premier parcours s’effectue en université. Il peut prendre deux formes :
- Le PASS (parcours d’accès spécifique santé) ;
- Ou une licence avec option accès santé.
Ensuite, les étudiants.tes se doivent d’intégrer l’une des écoles parmi la trentaine qui propose l’étude de maïeutique (la science de l’accouchement).
Pour cela, ils sont sélectionnés selon les résultats de leur première année universitaire et, éventuellement, d’un concours.
Leur cursus se déroule sur 4 ans, après une première année d’études :
- Les 2e et 3e années d’études sont surtout axées sur la théorie, avec des périodes de stage, pour acquérir les bases.
- Les 4e et 5e années leur permettent d’approfondir leurs connaissances et de réaliser des stages plus longs.
Comment est-ce qu’elle travaille ?
La plupart des sages-femmes (environ 80 %) travaillent dans une structure médicale, que ce soit un hôpital public ou une clinique privée.
Un peu plus de 15 % d’entre elles se lancent en libéral, et 4 % s’orientent vers des postes préventifs (en PMI, protection maternelle et infantile, ou dans les plannings familiaux).
Tu l’auras compris, le métier de sage-femme est très cadré. Il est nécessaire au bon suivi de la grossesse, à l’accouchement et à la période de post-partum, notamment sur le plan médical.
Ces dernières années, de nombreux mouvements de grève ont été lancés pour alerter l’opinion et les pouvoirs publics sur les conditions dégradées d’exercice des SF en structures. Les mouvements « semaines noires » en 2021 ou encore le #jesuismaltraitante d’Anna Roy. Il devient urgent que le gouvernement se saisisse du constat alarmant dressés par les organisations et qu’il agisse ENFIN pour changer ce fonctionnement institutionnel violent et intolérable !
Alors, est-ce qu’on doit opposer sage-femme et doula ? Pas du tout. On voit ensemble ce qu’un.e accompagnateur.rice à la périnatalité peut proposer aux familles.
La doula, accompagnante à la naissance
La doula se fait de plus en plus connaître dans l’univers de la périnatalité — et tant mieux ! Elle a pour objectif d’accompagner les familles et de les soutenir, depuis le désir d’enfant jusqu’au post-partum. Comment ? On voit ça ensemble.
Ses missions
La doula ne peut intervenir sur l’aspect médical. Ce n’est pas son rôle (on vient de voir que c’était celui de la sage-femme). Mais ses talents s’expriment dans des dimensions complémentaires de la grossesse.
Une présence rassurante dans un cadre bienveillant et sécurisant
La doula est là pour accompagner les futurs parents sur le chemin de la parentalité. Ou, pour être plus exact, de LEUR parentalité. Le fait qu’iel intervienne à domicile sur des rencontres qui durent entre 1h30 et 2h permet d’ouvrir un espace sécure de confiance et de partage.
Iel est là pour écouter, sans jugement, et selon les besoins de chacun (future maman, co-parent.e, par exemple). Iel offre une soupape émotionnelle dans le tumulte de la grossesse et crée un véritable lien de confiance.
Son objectif n’est pas de conseiller, mais plutôt d’amener les parents.tes à trouver leur voie dans la jungle de la natalité et à prendre conscience de leur propre potentiel.
Des informations concrètes
La doula est passionnée par tout ce qui entoure la naissance. Elle dispose de nombreuses connaissances et ressources qu’elle met au service des familles qu’elle accompagne.
Par exemple ?
- Des exercices de respiration pour se détendre,
- Des informations sur l’allaitement,
- Des conseils de portage,
- Des lectures, des films, etc.
Une aide matérielle précieuse
Enfin, la doula peut également apporter une aide matérielle. Faire une course, préparer un bon petit plat, jouer avec les grands enfants, lancer une lessive…
Tant de petites choses qui peuvent paraître anodines, mais qui sont précieuses quand on est jeunes parents.tes.
Ses études
Le métier de doula n’est pas réglementé. Aussi, aucune formation n’est obligatoire. Cependant, tu t’en doutes en ayant lu cet article, les compétences requises sont multiples, notamment en matière de savoir-être.
Pour proposer un accompagnement à la hauteur des attentes des familles, la plupart d’entre elles se forment. Et c’est avec la volonté de transmettre tous ces savoirs qu’Envol & Matrescence a été créée.
Selon que tu souhaites te reconvertir en tant que doula, ou que tu souhaites approfondir certaines thématiques, notre centre de formation propose une formation complète ou des modules indépendants.
Comment est-ce qu’elle travaille ?
Chaque doula se crée une activité à son image, en fonction de sa couleur et de ce qu’iel a envie de transmettre aux familles qu’iel accompagne. C’est d’ailleurs ce qu’a voulu faire transparaître Sandrine Lebrun dans son livre Coeur de doula : chacune a quelque chose à apporter qui lui est propre.
Il n’y a pas deux doulas identiques, même si les connaissances de base et la passion pour l’univers de la périnatalité les relient tous.tes.
Généralement, la doula propose un forfait d’heures ou fonctionne au rendez-vous avec les familles, et surtout, iel s’adapte selon les besoins de chacun. Iel peut également être présent.e à l’accouchement, si les parents.tes le souhaitent et avec l’accord de l’équipe médicale.
Ce métier n’étant pas encadré par la loi, il est considéré comme une profession libérale non réglementée. En tant que doula, tu peux donc te lancer à ton compte sans difficulté.
Toutefois, si tu es amenée à accompagner les familles en structure, l’accord des équipes médicales est indispensable.
Sage-femme et doula : chacune son rôle !
Tu l’auras compris, sage-femme et doula : leurs rôles sont complémentaires.
La sage-femme accompagne la future maman, notamment sur le plan médical, ce qu’une doula ne peut faire. Toutefois, même si elle a une approche bienveillante et sans jugement, elle a souvent de nombreuses tâches à mener à bien et la gestion de son temps est malheureusement très contraint.
La doula peut alors prendre le relais pour apporter écoute, bienveillance et assistance à la famille.
Chez Envol & Matrescence, des sages-femmes interviennent au cours de la formation pour nous partager leur savoir et leurs expériences. Il n’y a pas de dualité entre sage-femme et doula. À deux, iels peuvent même accompagner au mieux la maman et, au sens plus large, la famille.
Il n’y a donc que des bénéfices à retirer d’un travail main dans la main !
